Dans une affaire pour le moins surprenante, deux hommes d’une trentaine d’années ont été jugés au tribunal de Tarbes pour avoir essayé de faire livrer du cannabis et un téléphone portable dans l’enceinte de la prison à l’aide d’un drone ( le 20 février 2018). Dans cette affaire sans précédent en France, les prévenus étaient poursuivis pour « tentative de contrebande » et « détention non autorisée de stupéfiants ».
Les faits reprochés aux deux hommes
Le 20 février 2018, les deux prévenus, âgés d’une trentaine d’années, tentent de faire entrer en introduction par effraction dans l’enceinte de la maison d’arrêt de Tarbes 6,5 grammes de résine de cannabis, ainsi qu’un téléphone portable. Pour ce faire, ils utilisent alors un drone équipé d’une caméra afin de pouvoir suivre en direct son trajet et s’assurer de la réussite de leur entreprise.
Leur plan est toutefois déjoué par les surveillants qui repèrent rapidement le drone grâce à sa lumière clignotante et donnent l’alerte. Les autorités sont rapidement sur les lieux et interpellent les deux suspects, retrouvés non loin de là avec un autre individu.
Le procès des accusés : des zones d’ombre sur le rôle de chacun
Devant le tribunal, les deux hommes ont clamé leur innocence, affirmant ne pas être responsables des faits. Pour leur défense, ils ont affirmé qu’ils n’étaient que les complices malgré eux d’un autre détenu et qu’ils étaient manipulés par un trafiquant de drogue. Selon leurs dires, l’un d’eux aurait été contacté par téléphone par un homme qui lui aurait demandé de venir récupérer un drone près de l’établissement pénitentiaire. Ils auraient ensuite tous deux été contraints de participer à la tentative d’introduction des stupéfiants en prison, sous la menace directe du trafiquant qui les menaçait s’ils refusaient. Par ailleurs, le troisième individu présent avec les prévenus lors de leur arrestation n’a pu être clairement identifié comme ayant joué un rôle dans cette affaire, si ce n’est la complicité de se trouver sur les lieux au moment des faits.
Le verdict : relaxe pour les deux accusés
Finalement, le tribunal de Tarbes a rendu sa décision ce mardi après-midi : les deux trentenaires ont été relaxés. Les magistrats ont considéré que les preuves avancées par l’accusation étaient insuffisantes pour établir de manière certaine la culpabilité des prévenus. En effet, il apparaît que la justice applique le principe selon lequel « le doute profite à l’accusé » et que dans cette affaire, elle n’a pas pu trancher de manière définitive. Cette décision peut également s’expliquer par le fait que ce cas de figure ne semble pas avoir eu de précédent en France, et que les éléments constitutifs d’une infraction telle qu’une tentative de contrebande par drone restent encore difficiles à déterminer.
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