Lorsqu’on parle des cannabinoïdes présents dans le cannabis, et ils sont nombreux, on pense plutôt au CBD et au THC. Et pourtant le CBDV appartient aussi à la grande famille des cannabinoïdes. Le CBDV dispose de son propre potentiel scientifique. C’est quoi le CBDV ? Découvrons ensemble les avantages moins connus du cannabidivarine.
Qu’est-ce que le CBDV (Cannabidivarine) ?
Le CBDV ou cannabidivarine est un cannabinoïde non psychoactif qui se trouve naturellement dans la plante de chanvre. Il s’agit d’un des 120 cannabinoïdes présents dans le chanvre et le cannabis.
Sa structure chimique est très proche de celle du CBD ou cannabidiol : la chaîne latérale du CBDV est plus courte (deux atomes de carbone en moins).
La molécule de cannabidivarine n’est pas présente dans toutes les plantes de cannabis. On en trouve dans les populations de cannabis indica sauvage (nord-ouest de l’Inde, Pakistan et un peu Mexique). On observe généralement la présence de CBDV dans des plantes riches en CBD et pauvres en THC.
Le CBDV est le résultat de la réaction chimique entre le CBGA (acide cannabigérovarinique) et des enzymes sélectionnées. Le CBDV est synthétisé dans les trichomes des fleurs de la plante de cannabis. Les trichomes étant ces minuscules structures en forme de gouttes qui recouvrent les fleurs et les feuilles de la plante.
Les effets et propriétés associés au CBDV
La molécule de CBDV a été découverte autour de 1970, puis semble être tombée dans l’oubli, jusqu’à ce que des recherches relativement récentes mettent en lumière ses potentiels bienfaits. En effet, d’après ces recherches, le CBDV pourrait produire certains effets bénéfiques pour la santé, mais à ce jour les études sur les applications du CBDV sont encore limitées et incomplètes.
Au vu de l’état actuel des études, on peut dire que les potentiels bienfaits de cette molécule porteraient sur l’épilepsie, les troubles neurologiques et l’inflammation.
Les laboratoires américains GW Pharmaceuticals se sont concentrés sur le CBDV. Ils travaillent sur un médicament à base de CBDV pour traiter l’épilepsie.
Certaines études se sont penchées sur l’impact du CBDV sur les symptômes du trouble du spectre autistique. L’Albert Einstein College of Medicine et GW Pharmaceuticals ont mené un examen collaboratif en testant le CBDV auprès d’enfants atteints du trouble du spectre autistique. D’autres recherches sont nécessaires pour affiner le potentiel du CBDV pour le TSA.
Une étude de 2019 publiée dans le British Journal of Pharmacology détaille les effets de certains cannabinoïdes sur des animaux atteints de myopathie musculaire. Selon ces chercheurs, le CBDV « empêchait la perte de l’activité locomotrice, réduisait l’inflammation ».
CBDV ou CBD : comprendre des différences notables
Le CBDV agit sur le système endocannabinoïde, à l’instar d’autres molécules comme le CBD. Le système endocannabinoïde fonctionne comme un grand réseau de récepteurs dispatchés dans tout l’organisme, pour maintenir les fonctions physiologiques en équilibre.
Nombreux sont ceux qui confondent CBD et CBDV, pourtant ce sont deux molécules distinctes possédant leurs propres effets, bien qu’elles partagent plusieurs points communs : même plante d’origine et structure chimique très proche. Comme le CBD, le CBDV ne possède pas d’effet psychoactif. Il n’entraîne donc pas de high associé au THC.
La structure moléculaire du CBDV fait que ce cannabinoïde va fonctionner dans le corps d’une façon différente du CBD. Les deux molécules interagissent toutes deux avec le système endocannabinoïde comme nous l’avons dit, mais le CBDV va se lier aux récepteurs cannabinoïdes, quand le CBD les bloque ou interagit. Le fait que le CBDV se lie aux récepteurs entraîne des résultats plus rapides mais plus courts que ceux induits par le CBD. Ainsi, la réaction différente de ces molécules dans le corps, engendre des avantages qui divergent.
Par exemple, le CBDV améliorerait la santé des os et limiterait les sensations de nausée. Cannabidiol et cannabidivarine cibleraient donc différents maux dans le corps humain.
La recherche sur le CBDV et ses applications futures

Bien que la découverte de la molécule de cannabidivarine date de 1969, on ne sait pas encore tout, loin de là, sur le CBDV, quant à son mécanisme d’action et aux potentiels bienfaits.
Nous savons que durant ces dernières années, les laboratoires GW Pharmaceuticals se sont penchés sur les potentielles applications du CBDV. Leurs recherches, qui remontent au début des années 2000, se concentraient essentiellement sur un traitement pour l’épilepsie.
On peut donc dire que la recherche clinique est toujours d’actualité pour le CBDV. On peut s’attendre à des avancées dans un futur proche. En effet, on note que plus le secteur du cannabis légal s’étend, plus le besoin de recherche et d’études grandit, alors que le marché touche d’autres cannabinoïdes qui n’étaient pas commercialisés jusqu’alors. Mais ce qui est certain, c’est que le potentiel de la molécule de CBDV dans le traitement des conditions neurologiques comme l’épilepsie, intéresse grandement le milieu scientifique.
Le CBD est-il disponible en boutiques ?
Généralement, le CBDV passe inaperçu sur le plan juridique, car il s’agit d’un cannabinoïde non psychotrope et qui est contenu en faible proportion dans la plante du cannabis.
Les réglementations touchant le CBDV sont liées actuellement à celles encadrant plus généralement les cannabinoïdes, et qui sont plus explicites pour le CBD ou le THC par exemple. D’où le statut du CBDV plus incertain juridiquement parlant. Mais en l’absence d’effet psychotrope, le CBDV apparaît plutôt comme une molécule légale dans les pays qui autorisent le CBD par ailleurs. La légalité semble être influencée par l’aspect psychotrope ou non du cannabinoïde en question, et par les potentiels bienfaits.
À ce jour, dans la plupart des pays européens, le cannabidivarine n’est donc pas considéré comme illégal.
Jusqu’à présent, on ne trouve pas de CBDV dans les produits alimentaires, suppléments, gommes, etc. Cependant, la gamme de produits au CBDV tend à s’élargir rapidement.
Le CBDV est un cannabinoïde aux multiples promesses
Le CBDV apparaît bien comme un cannabinoïde aux horizons prometteurs. Plus la recherche sur le CBDV avancera, plus de nouvelles perspectives s’ouvriront, dans le domaine médical bien sûr, mais aussi dans d’autres champs d’application comme le bien-être, les produits de soins, l’alimentaire… Bien que la recherche clinique ne s’est pas encore beaucoup développée autour du CBDV, le potentiel de ce cannabinoïde dans le traitement de l’épilepsie semble très encourageant.
Son potentiel thérapeutique significatif motive la communauté scientifique à intensifier ses recherches. Le but ? Aboutir à une compréhension plus approfondie, plus complète, et découvrir les différentes capacités de la molécule de cannabidivarine.
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