Le CBDV ou cannabidivarine fait partie des nombreux cannabinoïdes naturellement présents dans la plante de chanvre. La structure chimique du CBDV est très proche de celle du cannabidiol, la chaîne latérale du CBDV étant plus courte que celle du CBD. Quels sont les effets du CBDV : en quoi sont-ils différents du CBD ?
Le potentiel anti-épileptique du CBDV
Découverte en 1969, la molécule de cannabidivarine est restée plusieurs années dans l’oubli. Depuis quelques années, les recherches se sont intensifiées mais elles restent encore incomplètes et nous ne savons pas tout du CBDV.
Grâce aux études récentes, il apparaît que le CBDV pourrait avoir de potentiels bienfaits sur les crises épileptiques.
On sait que les célèbres laboratoires américains GW Pharmaceuticals ont orienté leurs recherches sur la molécule de CBDV. Ils recherchaient un traitement à base de CBDV pour l’épilepsie. En 2014, GW Pharmaceuticals avaient complété un essai clinique de phase 1 auprès de patients adultes épileptiques.
En 2013, le British Journal of Pharmacology a examiné dans une étude les effets du CBDV sur les rats et les souris chez qui des crises d’épilepsie avaient été provoquées. Le potentiel anticonvulsivant du CBDV serait ainsi mis en évidence. La revue ACS Chemical Neuroscience a publié en 2014 une étude détaillant aussi le potentiel anticonvulsivant de la molécule de CBDV, effets délivrés par le biais des canaux TRP.
L’influence du CBDV sur les troubles neurologiques
Même si les recherches autour de la molécule de CBDV sont relativement récentes, certains effets positifs du CBDV semblent avoir été mis en lumière : le CBDV influencerait positivement certains troubles neurologiques
En effet, des études expérimentales montrent que certains cannabinoïdes pourraient avoir un potentiel effet neuroprotecteur, et un effet sur les symptômes de la maladie de Parkinson. Depuis plusieurs années, on observe que le cannabis est d’ailleurs utilisé dans le traitement de la spasticité et de la douleur pour certaines patients atteints de sclérose en plaques.
Le CBDV interagit avec le système endocannabinoïde et ses récepteurs, comme le CBD. La molécule de cannabidivarine peut se lier à d’autres récepteurs liés à la perception de la douleur. Par ce biais, le CBDV pourrait donc avoir un impact positif sur la douleur et les fonctions neurologiques.
Certes, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour développer les études sur les propriétés neurochimiques que le CBDV pourrait offrir.
Le CBDV pour réduire les inflammations
Les effets anti-inflammatoires du cannabidivarine aideraient à soulager l’inflammation et la douleur liées à des conditions inflammatoires chroniques, comme l’arthrite. Cela serait dû à l’interaction du CBDV avec le système endocannabinoïde. On parle aussi de réduction de l’inflammation musculaire chronique, dans la dystrophie musculaire de Duchenne notamment.
En 2018, une étude parue dans le British Journal of Pharmacology a examiné les effets de certains cannabinoïdes sur des modèles animaux de myopathie musculaire de Duchenne. Les symptômes de la myopathie musculaire de Duchenne comportent une difficulté à se lever, une faiblesse musculaire, ainsi que la perte de masse musculaire. D’après les chercheurs, le CBD et le CBDV « empêchaient la perte de l’activité locomotrice, réduisaient l’inflammation et restauraient l’autophagie ». Bien que cela ait été testé sur des modèles animaux, les effets potentiels du CBDV sont encourageants sur la voie de l’aide à renouveler ou régénérer les cellules endommagées.
Le CBDV aurait un effet sur l’autisme
Le CBDV est aussi intéressant pour d’autres applications dans le domaine médical. GW Pharma s’est également penché sur les effets du CBDV pour le traitement de l’autisme. Le CBDV présenterait un potentiel dans la modulation des systèmes inhibiteurs et excitateurs du cerveau. Certaines études ont donc examiné ce potentiel dans le cadre des symptômes du trouble du spectre autistique (TSA).
L’Albert Einstein College of Medicine et GW Pharmaceuticals ont conduit un examen collaboratif sur le CBDV en effectuant des tests chez des enfants atteints du trouble du spectre autistique.
En 2019, la revue Translational Psychiatry a aussi fait paraître un article sur le sujet. Il s’agissait d’évaluer la capacité du cannabidivarine à affecter le glutamate et les métabolites GAMA (marqueurs des systèmes inhibiteur ou excitateur), auprès de deux groupes de patients : sains et atteints du TSA. Les résultats n’étant pas uniformes, d’autres études sont nécessaires pour comprendre le mécanisme d’action du CBDV dans ce domaine.
La gestion de la nausée avec le CBDV

La question de savoir de quelle manière les cannabinoïdes interagissent avec la réponse nauséeuse naturelle du corps est très actuelle. Il semblerait que la molécule de cannabidivarine présente des propriétés anti-nausée, c’est-à-dire qu’elle aiderait à la réduction des nausées et vomissements. Des études scientifiques ont abordé cette question.
Les propriétés antiémétiques du CBDV réduiraient les nausées et vomissements chez les patients en cours de chimiothérapie, ou chez ceux atteints de troubles gastro-intestinaux.
Une étude comparative parue en 2013 dans le British Journal of Pharmacology a examiné la possibilité que le THCV et le CBDV réduisent les nausées sur des modèles animaux de nausées. Les auteurs de l’étude ont mené deux expériences pour déterminer qui du THCV ou du CBDV provoquait ou réduisait les nausées. Les résultats indiqueraient que ces deux cannabinoïdes n’agissent pas en tant qu’agonistes du récepteur CB1, et réduiraient de ce fait les nausées chez les personnes testées.
CBDV : une molécule aux multiples propriétés
Cannabinoïde prometteur au fort potentiel, le CBDV continue d’intéresser la recherche. De nouvelles perspectives apparaissent pour le cannabidivarine, dans le champ médical mais aussi dans d’autres domaines. L’importance de poursuivre la recherche est primordiale pour aboutir à une compréhension plus approfondie et plus complète du CBDV.
Sur la plan juridique, il faut préciser que la légalité du CBDV change d’un pays à l’autre. Généralement, la molécule est autorisée, parce qu’il s’agit d’un cannabinoïde non psychotrope, et aussi car on le retrouve en faible proportion dans la plante du cannabis. Cependant, en Europe, le CBDV employé dans la gamme alimentaire n’est pas encore autorisé.
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