Conformément à l’Accord de Paris signé en 2015, nous devons atteindre une neutralité carbone d’ici à 2050. Cela implique notamment de réduire considérablement nos émissions de gaz à effet de serre. Pour y parvenir, plusieurs solutions sont envisagées, dont certaines mettent en avant les potentialités offertes par le chanvre (Cannabis sativa), cette plante aux nombreuses vertus.
Les objectifs de l’Accord de Paris et le rôle du chanvre
Pour les chercheurs du Centre pour l’Innovation des Matériaux Naturels, le chanvre pourrait absorber entre 8 et 15 tonnes de CO2 atmosphérique par hectare de culture. En comparaison, un hectare de forêt métropolitaine française stocke en moyenne 5 tonnes de CO2 par an. Ainsi, le chanvre s’affiche comme une véritable éponge à carbone très compétitive.
Le potentiel écologique et industriel du chanvre
En plus d’être un atout précieux dans la lutte contre le réchauffement climatique, le chanvre possède également d’autres avantages sur le plan environnemental et industriel.
Ses fibres peuvent servir de substituts aux matières plastiques issues du pétrole, de l’aluminium ou encore de certains aciers et verres synthétiques. Dans ce dernier cas, il est intéressant de noter que la production de matériaux à base de chanvre génère moins d’émissions de gaz à effet de serre que celle de matériaux synthétiques.
De plus, le chanvre est utilisé dans la construction, notamment pour la réalisation d’habitations écologiques, économiques et locales. Ses qualités isolantes permettent un meilleur maintien de la chaleur, limitant ainsi l’utilisation des systèmes de chauffage énergivores.
Les défis pour une meilleure exploitation du chanvre
Malgré tous ces avantages, les chercheurs font face à différents obstacles dans leurs efforts pour promouvoir l’usage du chanvre comme solution écologique.
En premier lieu, la culture intensive du chanvre nécessite des intrants fertilisants tels que l’azote. La décomposition des engrais azotés participe à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre au même titre que l’utilisation des pesticides chimiques. De ce fait, il est nécessaire de repenser les pratiques agricoles et d’opter pour des modes de culture biologiques et durables.
Autre défi majeur : la législation entourant cette plante. En effet, bien que la culture du chanvre soit autorisée dans certains pays (France, par exemple), elle reste soumise à une réglementation stricte en raison de sa proximité avec le cannabis récréatif. Cela freine donc son développement à grande échelle et limite la recherche sur ses multiples applications environnementales et industrielles.
Perspectives et adaptations nécessaires
Il est essentiel de prendre conscience des nombreux atouts du chanvre dans la lutte contre le changement climatique et la construction d’un avenir plus écologique. D’une part, les acteurs de la recherche et de l’industrie doivent travailler en étroite collaboration pour exploiter les potentialités du chanvre tout en maîtrisant ses impacts négatifs sur l’environnement. Cela passe notamment par le développement de méthodes de culture biologiques et durables, adaptées aux spécificités de chaque région.
D’autre part, les pouvoirs publics ont un rôle important à jouer dans la promotion du chanvre en tant que solution environnementale et industrielle. En adaptant la législation et en soutenant la recherche, ils peuvent favoriser l’émergence d’un secteur économique innovant et performant, qui génère de l'emploi tout en contribuant à la protection de notre planète.
Finalement, le chanvre représente une véritable alternative écologique face aux matériaux polluants et aux pratiques agricoles intensives. Ses qualités exceptionnelles en font un allié précieux dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de notre environnement. Il est maintenant temps de lui donner la place qu’il mérite et de mobiliser toutes nos ressources pour surmonter les défis qui nous permettront de construire ensemble un avenir durable.
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