En Malaisie Ramkarpal Singh plaide pour une révision de la loi sur les drogues

Paul RoyerPaul Royer
Mis à jour le 13/03/2024

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Ramkarpal Singh, un député malaisien, demande une révision de la loi nationale afin de libérer les prisonniers incarcérés suite à une consommation de drogue afin de désengorger les prisons du pays.

Le député malaisien, Ramkarpal Singh, a demandé au gouvernement de revoir certaines sections de la loi de 1952 sur les drogues, afin de permettre une prise en charge médicale plutôt qu’une approche de sanction. Citant des données de l’année passée, il a affirmé que près d’un prisonnier sur trois se trouve derrière les barreaux pour des infractions liées aux drogues.

La population carcérale dépasse la capacité des prisons du pays

Dans un communiqué, Ramkarpal Singh a indiqué qu’en septembre de l’année dernière, le nombre de détenus dans toutes les prisons du pays s’élevait à 75 379, dépassant la capacité maximale de 69 816. Au total, 23 523 de ces prisonniers, soit plus de 30%, sont incarcérés pour des infractions relatives à la consommation de drogues, y compris de cannabis.

Il a ajouté que cette situation mettait les prisons du pays sous pression et que cela pourrait conduire à une détérioration des conditions de vie des détenus en raison de l’insuffisance des installations. La libération de ces consommateurs de drogue pourrait ainsi soulager les prisons malaisiennes, tout en permettant d’adopter une approche davantage centrée sur la réhabilitation des toxicomanes.

Des exemples d’approches innovantes à l’étranger

Dans son plaidoyer, Ramkarpal Singh a cité plusieurs exemples de pays ayant adopté une autre politique en matière de drogues. Au Portugal, par exemple, les personnes arrêtées pour possession de drogue et identifiées comme étant des toxicomanes ne sont pas incarcérées, mais orientées vers un système de traitement ou de conseil. De même, en Norvège, les consommateurs de drogues peuvent être orientés vers des traitements plutôt que d’être poursuivis pénalement. 

Par ailleurs, de plus en plus de pays, notamment en Europe avec l’exemple de l’Allemagne, sont en voie d’adopter des législations plus flexibles vis-à -vis du cannabis.

L’adoption de ces approches dans ces pays a conduit à une baisse significative du nombre de toxicomanes et du taux de criminalité liée à la drogue. Le député malaisien souhaite donc s’inspirer de ces modèles pour lutter contre le problème de la drogue en Malaisie.

Une réforme pour mieux lutter contre les drogues

M. Singh estime que si le gouvernement s’engage dans cette voie et révise la loi sur les drogues, cela pourrait avoir deux effets bénéfiques majeurs. Premièrement, cela permettrait de réaliser des économies importantes en termes de coûts liés à l’incarcération, tout en améliorant les conditions carcérales dans le pays. Deuxièmement, cela conduirait à accorder plus de ressources à la lutte contre la production, la distribution et le trafic de drogue.

Ainsi, en privilégiant la prise en charge médicale des consommateurs de drogue et en améliorant leur réintégration dans la société, il serait possible de mener une lutte plus efficace contre les ravages que provoque l’usage de ces substances dangereuses.

Un appel soutenu par plusieurs organisations

Cet appel de Ramkarpal Singh intervient alors que plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) et institutions publiques se sont prononcées en faveur d’une approche moins punitive envers les consommateurs de drogue. Parmi elles, on compte notamment l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui préconise une stratégie centrée sur la prévention, le traitement et la réduction des méfaits pour les usagers de drogues.

Une volonté de changement au sein du gouvernement malaisien

Selon certaines sources, le gouvernement malaisien a déjà commencé à étudier et à mettre en œuvre progressivement des alternatives à l’incarcération pour les consommateurs de drogue. 

Un projet pilote baptisé « Treatment and Rehabilitation Programme in Lieu of Imprisonment » (Programme de traitement et de réhabilitation en remplacement de l'emprisonnement) aurait même été lancé en avril dernier dans 13 centres de détention provisoire à travers le pays.

Les efforts de M. Singh et de ceux qui plaident pour une révision de la législation relative aux drogues pourraient donc être en phase avec les désirs de réforme au sein du gouvernement.

Les prochains mois pourraient voir la Malaisie changer de cap en matière de lutte contre les drogues, avec des conséquences potentiellement positives sur la santé publique et la criminalité dans le pays.

À voir aussi : Actualités, Législations

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Paul Royer

Paul Royer

Rédacteur expert en CBDExpertise : Rédaction de revues pour les marques de CBD et testeur de produits

Depuis 2019, je partage ma passion et mes connaissances approfondies sur Miister CBD. Mon parcours a commencé par une quête personnelle de produits de CBD de qualité, me poussant à découvrir de nombreuses boutiques et marques européennes et internationales. Je suis non seulement un fervent lecteur et un chercheur passionné par la science et les dernières technologies, mais également titulaire d'un diplôme en marketing digital. Ma présence régulière lors de conférences en Suisse et d'événements liés au cannabis témoigne de mon engagement et de mon expertise. Mon plaisir à rédiger sur les innovations dans le secteur du CBD vise à informer et à éduquer, en m'appuyant sur une base solide de connaissances et une réputation fiable.

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