L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé le 13 juin 2023 l’interdiction de l’hexahydrocannabinol (HHC) et de deux de ses dérivés, le HHC-acétate et l’hexahydroxycannabiphorol. Ces substances sont désormais classées sur la liste des stupéfiants. Ainsi, leur production, vente et consommation sont strictement interdites dans le pays. Cette décision représente une perte importante pour les boutiques de CBD qui proposaient du HHC depuis plusieurs mois. – Mais aussi un certain soulagement de la part de certains acteurs qui prônent la vente de produits à 100 % naturels.
Note : Comme signifié dans notre article ici et conformément à l’Arrêté du 19 mai 2015 modifiant l’arrêté du 22 février 1990 fixant la liste des substances classées comme stupéfiants en France, le HHC pouvait déjà être considéré un dérivé du Cyclohexylphénol et donc être classé comme un stupéfiant par un juge. Cette nouvelle vient donc officialiser un texte jugé flou auparavant.
Un impact significatif sur l’activité des boutiques de chanvre
Cette interdiction va entraîner une baisse considérable du chiffre d’affaires des commerces spécialisés dans la vente de cannabinoïdes. La vente de HHC représentait environ 25 % des revenus de ces établissements, selon Goran, gérant d’une boutique de CBD dans le XIXe arrondissement de Paris qui a répondu aux questions du journal Le Parisien.
Jusqu’à présent, le HHC était vendu en France, sous différentes formes : fleurs d’HHC, huile d’HHC, bonbons ou encore résines. La substance était disponible dans les boutiques de CBD ainsi que sur Internet en raison d’un flou juridique qui n’interdisait pas clairement la molécule.
Les raisons de l’interdiction officielle du HHC en France
L’interdiction du HHC intervient après que l’ANSM ait constaté ses « effets psychotropes importants », selon François Braun, le ministre de la Santé. Cette substance est en effet un dérivé de synthèse du THC, une molécule présente dans le cannabis et illégal en France.
Les autorités sanitaires françaises ont pris cette décision dans un souci de prévention et de protection de la santé publique. L’hexahydrocannabinol et ses dérivés HHC-P et HHC-O présenteraient des risques potentiels pour la santé des consommateurs, notamment en termes d’addiction.
Comme que je m’y étais engagé, le HHC a été évalué et est aujourd’hui classé comme stupéfiant par l’@ansm. Dès demain, la consommation et la vente du HHC seront interdites. Mon ministère @Sante_Gouv est mobilisé pour protéger la santé des Français et lutter contre les addictions.
— François Braun (@FrcsBraun) June 12, 2023
Les premières réactions à l’interdiction du HHC
Cette mesure suscite des réactions mitigées. Certains se réjouissent de l’interdiction du HHC et de ses dérivés, estimant qu’il s’agit d’une étape nécessaire pour protéger la santé publique. C’est aussi une opportunité de démontrer une nouvelle fois tous les intérêts des produits naturels. D’autres déplorent une décision qui porte atteinte à leur liberté de choix et met en péril les revenus des commerces spécialisés dans la vente de CBD.
Malgré les critiques, le gouvernement français reste ferme sur sa décision d’interdire ces substances. Le ministre de la Santé, François Braun, a confirmé l’interdiction immédiate de l’hexahydrocannabinol et de deux de ses dérivés, écartant toute possibilité de report ou de compromis.
Et maintenant ?
Etant donné la part importante du HHC dans les chiffres d’affaires des boutiques de cannabinoïdes, allons-nous une nouvelle fois, nous diriger vers une bataille judiciaire entre les industriels et le gouvernement ? L’avenir nous le dira.
Dans une interview pour France Info, Nicolas Authier (psychiatre et chef de service de pharmacologie médicale au CHU de Clermont-Ferrand) estime que cette interdiction officielle va limiter l’accès à cette molécule sans toutefois le supprimer totalement. S’il sera donc impossible de s’en procurer légalement, l’interdiction du HHC « permettra peut-être de diminuer les risques associés à cet usage ».
Toujours est-il que les vendeurs de HHC se demandent aujourd’hui si leur clientèle se tournera de nouveau vers les produits à base de cannabidiol (CBD). En effet, beaucoup de personnes se tournaient vers le HHC pour consommer un produit éventuellement plus fort.
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